Une petite présentation ?

Je m’appelle Bruna, j’ai 32 ans, originaire de l’ouest de l’île, gérante d’un institut et formatrice beauté au village de l’Eperon. Maman & sportive.

Comment as-tu découvert l’haltérophilie, et qu’est-ce qui t’a attiré vers ce sport ?
J’ai découvert le crossfit avant l’haltérophilie. La vérité, c’est que je n’étais pas du tout attirée par cette pratique (crossfit) qui me faisait peur au départ. Avec l’insistance de mes collègues, je finis par faire 1, 2 puis 3 séances d’essai qui se transforment en abonnement.

Peux-tu nous parler de ton parcours dans l’haltérophilie jusqu’à présent ?
J’ai commencé les cours spécifiques Haltérophilie de Green Lion, avec Romain Dijoux, sans objectif précis, jusqu’au jour où on me propose de participer à une première compétition en équipe avec la fournaise lifter, pour le fun et tenter des PR (records personnels). J’accepte, mais avec cette peur d’être ridicule par rapport aux autres. Finalement le challenge m’a plu, et j’ai donc continué.

Être maman et Sportive :

Comment as-tu géré la reprise de l’entraînement après la naissance de ton enfant ?
Je n’avais qu’une hâte, c’était de retourner à la salle. J’ai eu cette chance de pouvoir continuer le sport jusqu’à la veille de la naissance de ma fille. J’ai repris petit à petit; dès 6 semaines post partum avec l’accord du corps médical. Certaines personnes diront que c’est trop tôt comme quand on me répétait que le CrossFit, c’était dangereux pour les femmes enceintes. Peu importe, il n’y a pas de règle en la matière. Du moment qu’on s’écoute.

Quels ont été les défis les plus difficiles que tu as rencontrés lors de ton retour à l’entraînement après ta grossesse ?
J’ai repris mes entraînements avec bébé à mes côtés.
La reprise était difficile. Je n’avais littéralement plus de force, plus du tout de gainage et dès le warm-up, j’étais épuisée.
Les premiers mois c’était du renfo et exercices au poids de corps. J’ai repris les charges et les sauts de manière progressive.

Mais le plus gros défi que j’ai dû affronter n’est pas lié à la grossesse.

J’ai découvert après plusieurs examens à l’hôpital que j’avais une tumeur de 10cm au thorax. Apprendre ça alors qu’on a un enfant en bas âge, c’est tout mon monde qui s’écroulait. Un véritable électrochoc. Une prise de conscience sur la « vie » que je n’ai pas vécue. J’avais le choix entre subir la situation ; ou me relever. L’attente des résultats, c’est le pire. C’est long. Et surtout y’a le doute, les peurs. Et c’est grâce au sport que j’ai pu garder un mindset positif. Cette période particulièrement difficile a été un tournant dans ma vie. J’ai changé du tout au tout.

Comment as-tu adapté ton programme d’entraînement pour tenir compte de tes responsabilités de jeune maman ?
Au début, c’était difficile de trouver un rythme. C’était plutôt aléatoire, je m’entraînais quand je pouvais. Romain, mon compagnon & coach sportif m’a créé un programme haltéro à suivre à la maison à côté de mes entraînements à la box. Steph et Alex mes coachs de la salle ont également adapté les wod pour une reprise en douceur.

Es-tu suivis sur le plan alimentaire ? si oui par qui et pourquoi ?
J’ai rejoint la #teamcarbs avec la prog de Damien Stymans en début d’année. C’est mon compagnon Romain qui avait démarré son suivi pour sa préparation aux championnats de France d’haltérophilie. Mais à deux c’est toujours mieux. J’ai donc prit une prog moi aussi. Les résultats sont bluffants. Moi qui pensais manger correctement, je me suis vite rendue compte que je ne m’alimentais pas suffisamment !

Comment gères-tu la pression de la compétition et de la parentalité en même temps ?
Avant tout, les compétitions, c’est pour le fun. Je n’ai pas la même pression que les personnes qui tentent une qualif. Y’a toujours ce petit stress positif de vouloir faire mieux et de s’améliorer. Et comme nous sommes deux à faire les compétitions avec mon compagnon, ça nous permet de passer le relais au moment nécessaire.

Quels sont tes objectifs à court et à long terme pour ta carrière sportive ?
Je ne considère pas avoir une « carrière sportive » 🙂 j’essaye de prendre du plaisir et de progresser. Bien sûr, on veut toujours faire mieux et gratter des records personnels. J’aime m’entraîner. J’ai beaucoup progressé en peu de temps grâce à mes coachs et à la prog de Romain. Alors je continue.

Qu’est-ce qui te motive à continuer à faire de l’haltérophilie malgré les défis ?
Ce qui me motive, c’est ma progression de ces derniers mois. De voir les résultats. Mais aussi les entraînements, l’esprit de partage et les moments qu’on passe en compet ou à la salle.

Comment gères-tu les blessures ?
Je n’ai pas eu de blessure. Je m’entraîne en évitant tout échec. Mes coachs ont l’œil avisé sur les postures. Être bien accompagné, c’est aussi l’assurance de pouvoir s’entraîner correctement, et longtemps !

La Famille :

Comment trouves-tu l’équilibre entre ta vie professionnelle, ta vie personnelle et ta vie de sportive ?
J’ai dû mettre en pause ma vie professionnelle l’an passé après toutes les péripéties citées plus haut. Mais cela m’a permis de me recentrer et d’arrêter de m’éparpiller. J’ai repris du service en allégeant mon planning et je gère principalement les formations.
Je passe plus de moments en famille.
Je suis passée de plus de 50h de travail acharné à un planning « normal », ce qui me laisse du temps pour pouvoir m’entraîner.

Quels conseils donnerais-tu à une jeune maman qui souhaite reprendre le sport de compétition ?
Une reprise en douceur, après ou pendant la rééducation, de ne pas être frustrée car le corps a besoin de temps pour s’en remettre. Et à l’inverse, ne pas avoir peur de tout ce qu’on peut entendre. Le tout c’est de s’écouter.

Comment as-tu bénéficié du soutien de ta famille dans ta carrière sportive ?
C’est en partie grâce à ma famille que je trouve du temps pour mes entraînements après le travail. Le fait de garder ma fille, c’est aussi une façon de me soutenir dans ce que je fais. Et je les remercie.

Peux-tu nous parler de l’impact que ta carrière sportive a eu sur ta vie de famille ?
À la maison notre équilibre inclut le sport. Ça fait partie de notre mode de vie.

Comment trouves-tu le temps de t’entraîner tout en prenant soin de ton enfant ?
Les moments que je passe avec elle sont des moments privilégiés, câlin à volonté et on profite un maximum. Parfois je l’emmène avec moi à mes entraînements où elle y retrouve ses copains et copines.

Inspiration

Peux-tu partager une anecdote inspirante sur la façon dont tu as surmonté un obstacle ?
Il y a un peu plus de 6 mois, j’étais dans un lit d’hôpital en train de subir tout un tas d’examens. Aujourd’hui j’arrive presque à snatcher mon poids de corps. Finalement, nous décidons de comment faire face à chaque situation. Bien qu’une opération serait envisagée pour retirer la tumeur bénigne, avec probablement un départ pour la métropole, je n’ai jamais été aussi bien, confiante et forte.

Un petit mot pour la fin ?
Un énorme merci à toutes les personnes qui ont été présent de près comme de loin, et m’ont accompagné. Mes proches, la famille, collègues, amis, à mon homme, celui qui m’encourage au quotidien, me valorise et me rend meilleure chaque jour, à sa princesse L & à notre princesse M.

Merci à Beethruster pour l’interview qui me permet de dévoiler une partie de ma vie dont je n’ai jamais parlé.

Un très grand merci à Bruna pour son témoignage incroyable et pour son parcours exceptionnel. N’hésitez pas à la suivre sur instagram, vraiment inspirante. Encore merci à Corentin.Jacques.photographie, Nicolas Tabère et David Laylavergne pour les photos

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